La construction hors site, l'avenir du secteur du bâtiment ?

Hausse des coûts de construction, crise du logement dans de nombreuses villes et contexte sanitaire engendrant une augmentation significative du prix des matières premières et au final de l'immobilier... Le secteur du bâtiment subit de fortes tensions, et cela malgré les évolutions démographiques importantes dans de nombreuses villes de l’hexagone qui cherchent à construire toujours plus.

Dans le même temps, de nombreuses innovations technologiques et procédés de fabrication font évoluer le monde de la construction très rapidement. Il est fortement influencé par les exigences environnementales de plus en plus pressantes. Construire d’une manière davantage responsable et plus intelligente, tel est le défi que doivent relever les constructeurs pour demain.

👉🏽 La construction hors site apparaît alors depuis quelques années comme une solution pour pérenniser l’activité tout en restant cohérent avec les enjeux du développement durable et répondre à la demande.

Qu'est ce que la construction hors site ?

C’est un système de préfabrication améliorée par un processus d’industrialisation de plus en plus automatisé et élaboré.

Ces bâtiments modulaires naissent tout d’abord "hors site" dans un hall d’assemblage où sont construites les différentes parties de l’édifice. Elles sont ensuite transférées puis assemblées pour former le bâtiment dans sa globalité, tout ceci au plus proche du site définitif du bâtiment.

La construction hors site s’adapte aux évolutions du monde, de notre société et aux besoins futurs en terme de logements et de structures. Elle répond à la nécessité de construire plus vite, moins cher et de manière qualitative.

Source : www.smartbuildingsalliance.org/

De quelle manière la construction hors site permet-elle de répondre aux exigences environnementales et énergétiques actuelles et futures du développement citadin ?

Source : cougnaud-construction.com

La construction hors site favorise l'amélioration de la productivité du secteur même dans le contexte actuel, et elle répond aux attentes majeures du BTP. D'une part elle permet de se rapprocher de l’ambition de produire la quasi-totalité des éléments qui composent une structure de manière hors-site, d'autre part elle ouvre un champ des possibles en matière de construction renouvelable et écologique.

Comme dans un jeu de briques, la construction hors site utilise des pièces usinables à grande échelle pour composer de nouveaux bâtiments. Ce process permet une réduction importante de l’empreinte carbone d’un chantier, en intégrant des matériaux renouvelables ou recyclables en quantité et une réduction des rejets liés aux transports (ouvriers, marchandises…).

Le système exploite les méthodes BIM (Building Information Modeling) ou la Modélisation des Informations du Bâtiment, soit la gestion des projets de construction via l’utilisation de maquette 3D sur ordinateur. La qualité de la construction est  alors améliorée par l'utilisation de données fiables et structurées, et la durée de vie du bâtiment accrue.

Le cahier des charges est mieux respecté et cette méthode est transposable, généralisable sur de nombreux projets immobiliers et cela même pour les projets les plus importants. La construction hors site est donc de plus en plus présente sur le marché, propose des bâtiments à des coûts défiant toute concurrence et une gestion optimisée de la surface disponible. Enfin, elle s'adapte aux projets de constructions neuves, de rénovation ou d'agrandissement.

Les Jeux Olympiques 2024, un exemple de construction raisonnée

Ils seront conçus dans la continuité de ceux de Londres de 2012, ils se veulent être des olympiades écoresponsables notamment en ce qui concerne les infrastructures. L’objectif est donc de limiter l’empreinte carbone événementielle en rénovant des structures existantes et en construisant de nouveaux bâtiments de manière raisonnée. Il y a également « l’après JO » qui est réfléchi. Par exemple le futur village olympique sera réutilisé en tant que structure de logements sociaux après l’événement.

La complète adaptabilité de l'édifice permet sa transformation, grâce au mode de construction hors site. Dans le cadre d'un projet tel que les Jeux Olympiques 2024, le hors site permet de respecter des délais et budgets serrés.

Une relance dans le secteur à prévoir

Aujourd’hui l’État cherche à relancer l’économie et incite le secteur du bâtiment à aller vers la rénovation énergétique.  Il est impératif de ne pas répéter nos erreurs du passé, comme par exemple lors de la construction dans les années 1950-1960 de nombreux logements sociaux pour faire face à l’importante pénurie de logements.

Le résultat ? Des habitations rapidement dégradées par l’usure précoce, due principalement aux matériaux et aux méthodes de réalisation utilisés.

Pour certains l’ITE (Isolation Thermique par l’Extérieur), compatible avec la construction hors site, peut être une solution d’accompagnement pour compenser les défaillances des structures existantes mais cela nécessite de la main d’œuvre qualifiée. Malheureusement dans de nombreuses situations les constructeurs sont obligés de détruire pour reconstruire derrière.

La construction hors site offre la possibilité d’agrandir, réduire voire déplacer une structure. Ce qui est bien évidemment beaucoup plus difficile et coûteux avec des constructions classiques. Elle permet de tendre vers une production industrielle suppléée par des entreprises et ressources locales qui viennent s’inscrire dans l’organisation d’une architecture industrielle pensée et réfléchie.

Différents enjeux pour l'avenir du secteur du bâtiment

Beaucoup de conséquences négatives découlent d’un chantier : bruits, bouchons, production de déchets… dans des espaces parfois extrêmement denses et fortement concentrés en population. La construction hors-site permet de réduire fortement ces nuisances. La rénovation a également son rôle à jouer à l’avenir pour limiter encore davantage les dépenses d'énergie nécessaires à ces projets.

L’essentiel pour le secteur de la construction hors site sera de tout faire pour éviter la délocalisation de la construction. Le changement global de mentalité que nous vivons devrait nous mener vers le chemin du "construire mieux", durablement, rapidement et en local.

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