LES FEMMES DANS LES SECTEURS PLUTÔT MASCULINS

56 % de part de femmes dans le secteur tertiaire, 29 % dans l’industrie mais seulement 12.3 % selon la Fédération Française du Bâtiment dans le domaine de la construction. Comment se fait-il que ce secteur d’activité soit encore si difficile d’accès aux professionnelles ? La parité peut-elle être une réalité atteignable ? Les professionnels du secteur le disent eux-mêmes pour perdurer dans ce secteur d’activité la passion est le moteur principal, le genre de l’individu n’aurait donc pas d’incidence. En effet des femmes travaillent dans le BTP, mais la grande majorité à des postes administratifs (près de 80%).

Cependant sur les chantiers la présence féminine est quant à elle beaucoup plus rare, même si plus généralement le secteur s’ouvre de plus en plus avec une augmentation de plus de 4% en dix ans. Une lente mais régulière et constante progression de la féminisation du secteur, plus particulièrement dans les pays occidentaux.

La première raison est la place des stéréotypes qui reste malgré tout bien ancrée dans l’imaginaire collectif concernant la pénibilité des tâches à réaliser dans le secteur. Notamment beaucoup de parents disent à leurs petites filles que les métiers du bâtiment ne sont pas pour les femmes. De plus leur intégration à un collectif n’est pas forcément facilitée, en effet de nombreuses femmes se sentent obligées de faire plus que les autres afin de prouver leurs compétences. Dans le but de s’affirmer, elles doivent davantage persévérer. L’éducation genrée peut donc maintenir ces pensées patriarcales restrictives et dépassées.

DE NOMBREUX INTÉRÊTS POUR LES PROFESSIONNELS DU SECTEUR :

Tout d’abord la place de la femme continue sa mutation, elle s’émancipe davantage avec les évolutions du monde du travail. Il y a également le besoin grandissant de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur de la construction en général, ce sont deux éléments permettant de réduire ou même modifier le clivage homme-femme.

Néanmoins de nombreux éléments rentrent dans l’équation et retardent les mutations du secteur.

En effet on considère parfois à tort les chantiers comme des environnements de travail sales et extrêmement éprouvants physiquement. Les stéréotypes demeurent également avec les années, des métiers tels que chef de chantier, maçon, ouvrier ou couvreur sont encore aujourd’hui majoritairement perçus comme difficilement compatibles avec les capacités féminines. De surcroît réussir à concilier vie professionnelle et vie de famille n’est pas chose aisée. Avec des horaires rigides et des obligations de déplacement réguliers la majorité des femmes se réorientent professionnellement après leur premier accouchement pour un poste plus adapté et favorable à leur situation. Le secteur n’est donc pas vraiment très attractif au premier abord.

COMMENT INCITER LA VENUE DE PROFESSIONNELLES ? 

Crédits visuels : SNCF

Cela peut paraître logique mais arrêtons tout d’abord les clichés sur le secteur pour ainsi éveiller la curiosité des jeunes en formation, proposer et faciliter des visites et rencontres avec des professionnels et professionnelles pour un avis pertinent interne au secteur. Comme le fait la SNCF depuis de nombreuses années avec le « Girls ‘Day » ou journée de la mixité. Le pari de cette journée est que les lycéennes et étudiantes puissent découvrir différents métiers précis plutôt masculins à travers des témoignages de "professionnelles" du secteur.  Les buts étant de sensibiliser, valoriser et redorer l’image du secteur pour favoriser le recrutement et la mixité de l’emploi.

LES CHANTIERS DE L'ATLANTIQUE : UNE ENTREPRISE DE LA RÉGION ENGAGÉE POUR LA PARITÉ AU TRAVAIL

Situés à Saint-Nazaire depuis plus de 160 ans, différents chantiers navals ont fusionné pour devenir l’un des leaders mondiaux sur le marché des navires de commerce et transport de marchandises. 

Et depuis de nombreuses années l’entreprise porte une attention particulière à sa responsabilité sociale concernant la place de ses collaboratrices. Aujourd’hui c’est près de 20 % de ses effectifs qui se conjuguent au féminin, un chiffre en constante augmentation. C’est également le cas par rapport à l’égalité salariale ! L’entreprise a même obtenu en 2021 l’excellente note de 89/100 par l’Index national de l’égalité femmes / hommes des structures de plus de 50 employés. Un exemple parmi d’autres d’entreprises engagées socialement.  

Il existe également aujourd’hui d’autres actions mises en place aux niveaux nationaux et européens pour inciter l’orientation féminine dans le secteur. Comme le projet WOMEN CAN BUILD et le RALLYE LES SENSATION’ELLES qui permettent de mettre des visages derrière des noms de professionnelles. Comme Nina tailleuse de pierre la gagnante du prix de l’apprenti du patrimoine en 2020.

Sur les réseaux sociaux également différentes influenceuses gagnent petit à petit en notoriété. Comme Kelly, une tiktokeuse aux 700 000 abonnés qui montre son quotidien de carreleuse. Elle le dit elle-même et conseille aux filles hésitantes de se lancer, "N'ayez pas peur ! C'est un métier où on peut s'épanouir, vous aurez la fierté de faire ce que vous faites". Avis aux intéressées …

Des modèles d’engagement, de réussite et de savoir-faire pour vous motiver.

 Nina LEFÈVRE, tailleuse de pierre

Source FFB : https://www.ffbatiment.fr/revues-guides/bam/61-decembre-2020/nina-lefevre 

Crédits photo : https://www.lepelerin.com/

 Kelly CRUZ, carreleuse et tiktokeuse

Source : Fédération Française du Bâtiment Grand Paris Ile-de-France

Crédits photo : https://www.maison-travaux.fr/

DES ORGANISMES EXISTENT POUR FAVORISER CES MUTATIONS PROFESSIONNELLES

Ensuite d’autres éléments sont eux aussi propices à ces changements, notamment le développement d’organismes de formation professionnelle comme l’AFPA.  Cet organisme favorise la réorientation et l’apprentissage qualifiant pour des métiers manuels notamment et pour favoriser ainsi la promotion sociale. Il ne faut pas omettre que c’est un secteur où la formation allie théorie et surtout pratique directement sur le terrain.

Le secteur propose également une pluralité de postes laissant de nombreuses opportunités d’évolutions, ouvriers, chef de chantier, ingénieur … Donc potentiellement de nouveaux profils de candidates. Du côté de la pénibilité des emplois du secteur, elle est évidemment toujours présente pour certains types de tâches mais fortement réduite grâce aux nombreuses évolutions technologiques favorisant ainsi la mécanisation des techniques et méthodes de travail. Les méthodes de travail sont optimisées avec les bons usages, les deux combinés favorisent un épanouissement accru des employés.

RÉDUIRE LE MANQUE DE MAIN D'OEUVRE PERSISTANT DU SECTEUR DU BTP

Les diplômées de l’école peuvent avoir un aperçu de la réalité du travail sur le chantier par des semaines d’initiation ou des journées de stage en construction. Cela donne l’image que le travail sur le chantier n’est pas toujours sale ou épuisant, mais qu’il offre également d’autres possibilités. Les entreprises doivent concilier les demandes de projets de construction avec les exigences du personnel. Les écoles maternelles d’entreprise, les bureaux parents enfants, ou les initiatives d’égalité au sein de l’entreprise peuvent aider.

Les jeunes femmes se sentiront concernées et motivées par l’exemple de femmes établies dans le secteur de la construction. Cela suppose un travail de communication ciblée de la part des entreprises.

NÉCESSITÉ DE COMMUNIQUER DE MANIÈRE RÉFLÉCHIE ET CIBLÉE 

Adopter une communication ciblée, y compris en utilisant de nouveaux médias, pour cibler plus facilement les femmes potentiellement intéressées ou même curieuses. Les résultats sont déjà visibles dans certaines grandes entreprises, comme par exemple chez EDF. En effet parmi les femmes recrutées l’année dernière plus de 60 % d’entre-elles exercent un métier dit technique. La part totale des femmes représente plus de 26% des effectifs totaux, et parmi la direction et les cadres elles sont 30% soit plus du triple en 20 ans. Le géant de l’électricité dans l’hexagone souhaite atteindre les 36 à 40 % d’ici 2030 pour poursuivre sa mutation. Il faut miser sur la complémentarité entre les deux sexes afin de pouvoir améliorer la situation actuelle dans les différents secteurs du travail où la parité semble difficile voire inatteignable.

MESDAMES À VOUS DE SAUTER LE PAS DE VOS ENVIES ET DE TENTER VOTRE CHANCE DANS CE SECTEUR SOUVENT TROP PEU MIS EN AVANT ! 

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